Revue archéologique de Picardie N° spécial 13 - 1997

CATALOGUE DES OBJETS DÉCOUVERTS SUR LE SITE DES HALLETTES À COMPIÈGNE (OISE)

Martine PETITfE AN * et Jean-François JAKUBOWSKI

Le mobilier en verre

Sur le site de la place des Hallettes, les premiers fragments de verre apparaissent dans des niveaux antérieurs à la deuxième moitié du IXe siècle. Les éléments en verre, les plus récents, appartiennent à la période contemporaine et n'ont pas été répertoriés. Quatre cent quarante neuf fragments ont été enregistrés dont 140 tessons de verre en plaque et 309 objets en verre.

Les fragments de verre en plaque sont presque tous dévitrifiés. La taille des tessons oscille, pour la longueur de 65 à 20 mm, pour la largeur de 30 à 10 mm et pour l'épaisseur de 0,03 à 0,01 mm.

Leur couleur, lorsqu'elle a pu être identifiée, varie de légèrement verdâtre à bleuté. Quelques tessons sont incolores. Dans plusieurs fragments, des bulles d'air sont très nettes. Leur surface est parfois lisse ou rugueuse. Certains portent des traces de grugeoir. Deux sont découpés en arc de cercle et trois autres sont peints. Le plus ancien (1882), daté du IXe siècle, a un décor de trois lignes convergentes (fig. 1A). L'autre, du XIIe-XHIe siècle, possède un décor de larges filets bruns (fig.lA). Le dernier, daté du XVe-XVIe siècle, est très fragmenté et présente aussi un motif en filet (dimensions inférieure à 1 cm). Pour la description de tous les tessons se reporter au rapport de fouille (Petttjean, 1993, 3ème vol. p. 6-13.)

Certains de ces fragments ont pu être des pièces de vitrail. La présence de vitraux est, sur le site ou à proximité, également attestée par huit résilles de plomb, antérieures à la fin du IXe siècle. Elles ont une forme de double U , constituée d'une âme centrale de 3 mm et des ailes de 2 mm à 4 mm (fig. 2).

Plusieurs fragments de verre en plaque sont issus des niveaux de destruction de la construction soignée antérieure à la fin du IXe siècle (première moitié IXe siècle ?). Les plaques portent des traces de

grugeoir et l'une d'entre elle est peinte (1882). La présence de plaques de verre suggère que l'édifice a dû être agrémenté d'au moins une ouverture vitrée. La fonction de cet édifice n'a pas pu être déterminée.

Les autres fragments de plaques ont été trouvés dans des remblais apportés pour niveler le site, lors de l'élévation du premier ensemble de constructions en pierre, à la fin du IXe siècle ou du début du Xe siècle. De ces remblais sont également issus une grande quantité de débris de marbre et de tuiles. La densité de ce mobilier augmente de façon significative vers la limite méridionale du chantier de archéologique. Ceci laisse penser qu'un ou des bâtiments, utilisant largement du verre, du marbre et des tuiles, dans leurs aménagements, ont dû exister à proximité du chantier. Peu d'édifices bénéficient d'une telle décoration qui est, dit-on, réservée aux constructions religieuses. Le remblaiement du site semble avoir lieu après les incursions et destructions normandes à Compiègne. A la suite de celles-ci, Charles le Simple reconstruit à deux reprises, le monastère Saint-Corneille (Lauer 1940 26-07-917 p. 202). Les rejets de marbre et de verre en plaque pourraient être issus de sa destruction et/ ou de sa reconstruction.

Les objets en verre sont minoritaires : 309 pièces dont un lot de 200 verres du XVIe siècle. L'état de conservation des tessons est variable. Parmi les fragments de verres carolingiens, nombreux sont ceux dévitrifiés. Trois ont une teinte bleue et deux une teinte verte translucide. Aucune lèvre n'est rapportée. Les décors de couleur sont inexistants. Les quelques décors se constituent de filets (listels) rapportés de même teinte que le vase (fig.lA, 3581).

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